Couleurs de la nuit




Commentaires

  1. Sur le ciel nocturne d'un soir de l'automne 2017, Delphine capture l'un des monuments centraux de la capitale belge, proposant une vue depuis l'une des places périphériques à la Grand place de Bruxelles.
    "La nuit, tous les chats sont gris." (Sauf s'ils sont noirs, Fieu!)
    L'artiste bouscule cette idée reçue proverbiale en démontrant, par son talent à décliner la lumière, que la nuit n'est pas le simple négatif de la journée.
    Sur un ciel sombre et subtilement voilé qui prouve combien le noir n’est pas une seule et même couleur, la tour de l’Hôtel de ville, ciselée dans la pierre, surgit de bâtiments qui seraient plus austères, n’était la lumière qui les pare d’une chaude couleur, minérale certes, mais vivante pourtant.
    Comment alors ne pas convoquer « l’ombre et la lumière », autre œuvre déroutante que Delphine a tirée de l’architecture belge et dont la composition similaire autant que contraire vient faire un parallèle riche d’interprétations ?
    Si une certaine similarité réside dans l’objet, le traitement en est antithétique : les couleurs de la nuit sont de blanc, de sépia, de sable, en un mot : de lumière. L’ombre de la nuit a presque été chassée et l’œil peut à loisir vibrer à la flamme de cette torche éblouissante dont Saint Michel est le point culminant. Pas d’opposition, cette fois, mais un joli paradoxe proposé par un objectif un peu poète.
    Détail d’une ville par ailleurs saisie avec ses visiteurs par la photographe, le ciel mouvant et les pierres chaleureusement éclairées rappellent que Bruxelles est une ville vivante, forte de la passion de ses habitants pour l’architecture.
    Dans son travail de construction de l’image, l’artiste découpe ses plans comme des collages, formant une belle unité par des contrastes dont la cohérence capture immédiatement le regard.
    Loin du schieven architek, cet édifice proposé par Delphine invite à en demander plus.
    En toute objectivité,
    Sam

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