Aux pieds de la bâtie de Luisandre, sur le promontoire d'où s'élancent ceux qui relèvent le défi d'Icare, Delphine offre à notre contemplation les nappes de brumes épaisses que le matin répand sur la vallée. Toujours avide de la représentation des contraires, Delphine s'attache à en révéler la subtile ambiguïté, essence de la beauté. Vaut-il mieux percer les mystères et déchirer les voiles de l'illusion pour en percevoir la richesse? Par un portrait irréel d'un paysage fantastique, la photographe apporte en réponse l'ingrédient dont elle détient le secret : l'imaginaire.
La nature sous nos pieds porte les couleurs de l'hiver, du long sommeil, de la mort peut-être. Le premier plan participe ainsi directement à la beauté vénéneuse de l'image. Le point de vue est-il l'abri ou bien au contraire, est-ce déjà trop tard? Journée de chasse s'il en était, l'image du linceul le dispute à la couverture éphémère sous laquelle s'abrite, immobile, la vie craintive et menacée. Vapeurs méphitiques d'une malédiction ou poison humain, la photographie illustre à merveille aussi bien la menace du vampire que la toxicité d'un monde qui ne respire plus. Circonstance amusante, si la brume le lui avait permit, Delphine aurait pu nous proposer un parallèle intéressant avec les vapeurs des cheminées géantes de la centrale, visible depuis le même promontoire.
Par un choix précis de cadrage, Delphine montre son talent à exprimer toute la profondeur d'une vue, créant ainsi un tableau vivant dont chaque spectateur retire son propre sentiment. L'émotion, ambivalente, naît du sujet tel qu'il a été saisi par l'artiste. Les lignes dirigent le regard à travers les plans et s'interrompent sur des détails, ponctuation du spleen si joliment illustré ici. L'alliance des couleurs et des contrastes suppléent la grise lumière d'un matin d'hiver, savante alchimie distillée par notre ensorceleuse favorite. C'est d'ailleurs là que prennent naissance les charmes du rêve (ou est-ce le paysage d'un cauchemar?) qui déroule ses rets devant nos yeux. En toute objectivité...
Aux pieds de la bâtie de Luisandre, sur le promontoire d'où s'élancent ceux qui relèvent le défi d'Icare, Delphine offre à notre contemplation les nappes de brumes épaisses que le matin répand sur la vallée.
RépondreSupprimerToujours avide de la représentation des contraires, Delphine s'attache à en révéler la subtile ambiguïté, essence de la beauté.
Vaut-il mieux percer les mystères et déchirer les voiles de l'illusion pour en percevoir la richesse?
Par un portrait irréel d'un paysage fantastique, la photographe apporte en réponse l'ingrédient dont elle détient le secret : l'imaginaire.
La nature sous nos pieds porte les couleurs de l'hiver, du long sommeil, de la mort peut-être.
Le premier plan participe ainsi directement à la beauté vénéneuse de l'image.
Le point de vue est-il l'abri ou bien au contraire, est-ce déjà trop tard?
Journée de chasse s'il en était, l'image du linceul le dispute à la couverture éphémère sous laquelle s'abrite, immobile, la vie craintive et menacée.
Vapeurs méphitiques d'une malédiction ou poison humain, la photographie illustre à merveille aussi bien la menace du vampire que la toxicité d'un monde qui ne respire plus.
Circonstance amusante, si la brume le lui avait permit, Delphine aurait pu nous proposer un parallèle intéressant avec les vapeurs des cheminées géantes de la centrale, visible depuis le même promontoire.
Par un choix précis de cadrage, Delphine montre son talent à exprimer toute la profondeur d'une vue, créant ainsi un tableau vivant dont chaque spectateur retire son propre sentiment.
L'émotion, ambivalente, naît du sujet tel qu'il a été saisi par l'artiste.
Les lignes dirigent le regard à travers les plans et s'interrompent sur des détails, ponctuation du spleen si joliment illustré ici.
L'alliance des couleurs et des contrastes suppléent la grise lumière d'un matin d'hiver, savante alchimie distillée par notre ensorceleuse favorite.
C'est d'ailleurs là que prennent naissance les charmes du rêve (ou est-ce le paysage d'un cauchemar?) qui déroule ses rets devant nos yeux.
En toute objectivité...