MAUSA - Plongée

En immersion dans cette salle à l'éclairage sous-marin, se retrouver dans les méandres de l'esprit.



Commentaires

  1. MAUSA, Neuf Brisach un samedi après-midi.
    L'esprit aventurier titillé par une curiosité d'artistes, toute la famille est partie découvrir les travaux réalisés par les grapheurs et autres writers invités à s'exprimer sur des murs chargés d'histoire autant que de possibilités.
    Chaque œuvre, chacune des collaborations, ouvre par le talent des artistes, une porte sur la beauté et l'émotion nées de leurs origines, de leurs préoccupations voire de leurs combats.
    Si la liberté avec laquelle ces "bandits" traitent habituellement les rues y est un peu contenue, rien ne vient pour autant gâcher l'inspiration et la force d'expression des graffitis et fresques offerts à nos yeux.

    Produire une galerie de photographies d’œuvres de la rue, comme une exposition de tableaux dans un musée à ciel ouvert, n'est pas d'une immense complexité, même s'il faut du talent pour ne pas rater le cadrage...
    Retranscrire une part de l'essence d'une œuvre à l'aide de la photographie est d'un tout autre ordre. Quand bien même l'intention des artistes est assez aisément abordable et compréhensible, la beauté et l’émotion dégagées par la peinture pourraient facilement être aplaties par la réduction en deux dimensions.

    C’est l’écueil auquel notre imagicienne échappe avec un certain brio, avec, au fil des images tirées de notre visite au MAUSA, une véritable retranscription de l’atmosphère et de la force évocatrice des tableaux protéiformes qui envahissent l’espace, de salles en couloirs.
    Lumière artificielle, couleurs vives, criardes, voire fluo, exiguïté des lieux, rien n’est un obstacle.
    Le contraste de base peut difficilement être trahi : de la peinture on ne peut plus moderne, étalée sur de vieilles pierres classées ! Cependant, et c’est très perceptible dans la « muséographie », cet art est aussi celui du mouvement, qu’il s’agisse de la gestuelle du peintre ou de son éventuel réflexe de fuite. Delphine a su saisir le dynamisme inhérent à ces œuvres, détectant les perspectives, accentuées parfois par les collaborations entre les artistes, pour en offrir des visions ciselées puissamment évocatrices. En ces lieux sombres et froids que sont les remparts, la vie est restée mouvement, dans la joie laissée par les artistes autant que dans le plaisir d’arpenter ces souterrains.
    Notre photographe s’est emparée de cette danse et nous l’offre comme une fête.

    Cadrages maîtrisés, dans le détail comme dans la largeur des plans, flous audacieux et perspectives intelligentes… autant d’outils déployés pour produire des images dynamiques, d’une lecture expressive immédiate et respectueuse à la fois de l’œuvre, de son écrin et de l’atmosphère qui en émerge. La composition en bleu en est un exemple par excellence, tant elle retranscrit avec justesse l’ambiance de sanctuaire qui y règne lorsqu’on s’y tient.

    Une fois de plus, Delphine nous donne à voir combien la diversité, loin d’être facteur de la division, participe pleinement de la beauté.

    En toute objectivité…

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