Cachée dans les hauteurs de l’Ain, au pied du château des Allymes et bravant le froid de la saison de la nuit, Delphine est partie à la chasse à l'heure bleue de l'hiver. Durant ce moment chronométré, elle a tenté d’en saisir l’essence depuis un lieu privilégié, point de vue dominant une vaste plaine, où la diversité des sujets le dispute à la majesté du décor. Face à cette beauté livrée à profusion, ce moment si particulier permet, peut-être, de mesurer combien la puissance de la beauté est liée à la lumière.
A l’heure symbolique du passage à la nuit, la photographie ouvre la porte vers l'autre côté, ces temps sombres où se cachent les secrets et les monstres. La clôture matérialise la séparation lumière/ obscurité. Les ténèbres rejoignent le vide. Dans la plaine où on tente déjà de faire reculer la nuit, les lampes scintillent. Loin du vide et des ténèbres à venir, l'arbre embrasé est paré d'un feuillage de lumières et de couleurs. Du bon côté de la barrière, il se fait sentinelle et étendard tout à la fois. Delphine nous présente ses frères, ou ses alter égos, autres versions de lui-même, comme des photographies d'alternatives à son destin. L'un griffe le ciel, l'autre s'éparpille en négatif veineux, les deux contemplent le vide, envient la lumière, dont la source n’est pas loin. Mais la magie est bien de leur côté. Pour s’en convaincre il n’y a qu’à laisser l’œil s’éblouir de la texture du ciel sur lequel ils se découpent. Ces deux frères deviennent alors des spectateurs, contemplant, comme Delphine (et votre serviteur), l’éphémère merveilleux qui s’expose dans toute sa splendeur.
Le cadrage a l'intelligence de privilégier le fond, donc la lumière. Le sol n’est qu’un ancrage sur lequel planter le décor du spectacle que Delphine offre à notre regard. Le ciel de nuages, crépusculaire, devient un écran assez vaste pour faire danser les ombres vivantes, avant qu'elles soient noyées dans l'encre du ciel nocturne. Le contraste naturel de l’instant est appuyé par l'embrasement, biais par lequel Delphine tire parti de la beauté de l'heure bleue. La lumière artificielle magnifie l’arbre flamboyant, mais elle reste le faire valoir, car c'est bien la magie de l'heure bleue, ces ténèbres en devenir, que Delphine a su saisir ce soir-là. En toute objectivité...
Magique, l'heure bleue, hein ? C'est vrai que les arbres dans l'ombre ne pourraient être autres que des versions de marbre illuminé. J'aime bien cette idée, tout comme l'idée de la barrière physique entre les ténèbres et la lumière que représente la clôture. Merci pour cette analyse "objective" ! 😉
Cachée dans les hauteurs de l’Ain, au pied du château des Allymes et bravant le froid de la saison de la nuit, Delphine est partie à la chasse à l'heure bleue de l'hiver.
RépondreSupprimerDurant ce moment chronométré, elle a tenté d’en saisir l’essence depuis un lieu privilégié, point de vue dominant une vaste plaine, où la diversité des sujets le dispute à la majesté du décor.
Face à cette beauté livrée à profusion, ce moment si particulier permet, peut-être, de mesurer combien la puissance de la beauté est liée à la lumière.
A l’heure symbolique du passage à la nuit, la photographie ouvre la porte vers l'autre côté, ces temps sombres où se cachent les secrets et les monstres.
La clôture matérialise la séparation lumière/ obscurité. Les ténèbres rejoignent le vide. Dans la plaine où on tente déjà de faire reculer la nuit, les lampes scintillent.
Loin du vide et des ténèbres à venir, l'arbre embrasé est paré d'un feuillage de lumières et de couleurs. Du bon côté de la barrière, il se fait sentinelle et étendard tout à la fois.
Delphine nous présente ses frères, ou ses alter égos, autres versions de lui-même, comme des photographies d'alternatives à son destin. L'un griffe le ciel, l'autre s'éparpille en négatif veineux, les deux contemplent le vide, envient la lumière, dont la source n’est pas loin.
Mais la magie est bien de leur côté. Pour s’en convaincre il n’y a qu’à laisser l’œil s’éblouir de la texture du ciel sur lequel ils se découpent. Ces deux frères deviennent alors des spectateurs, contemplant, comme Delphine (et votre serviteur), l’éphémère merveilleux qui s’expose dans toute sa splendeur.
Le cadrage a l'intelligence de privilégier le fond, donc la lumière. Le sol n’est qu’un ancrage sur lequel planter le décor du spectacle que Delphine offre à notre regard.
Le ciel de nuages, crépusculaire, devient un écran assez vaste pour faire danser les ombres vivantes, avant qu'elles soient noyées dans l'encre du ciel nocturne.
Le contraste naturel de l’instant est appuyé par l'embrasement, biais par lequel Delphine tire parti de la beauté de l'heure bleue.
La lumière artificielle magnifie l’arbre flamboyant, mais elle reste le faire valoir, car c'est bien la magie de l'heure bleue, ces ténèbres en devenir, que Delphine a su saisir ce soir-là.
En toute objectivité...
Magique, l'heure bleue, hein ?
RépondreSupprimerC'est vrai que les arbres dans l'ombre ne pourraient être autres que des versions de marbre illuminé. J'aime bien cette idée, tout comme l'idée de la barrière physique entre les ténèbres et la lumière que représente la clôture.
Merci pour cette analyse "objective" ! 😉
Merci à toi pour cette découverte.
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