Tout début du printemps 2018, dans une commune de l’Est de la France que certains codes m'empêchent de nommer, au cours d'une séance d'urbex très prolifique. Témoins des derniers désastres économiques de l’industrie d’une région déjà brisée, ce site composite a subi les dégradations hélas habituelles de ce genre de friches.
Pourtant la lumière de fin d'après-midi donne une texture particulière à la série (à parcourir sur ce blog!), témoignage de l'urgence et de l'avidité avec lesquelles l'artiste a parcouru les lieux et saisi chaque occasion d'en obtenir l'essence, extrait après extrait.
Delphine a choisi d’intituler son tableau « zone dangereuse ». Elle nous invite, simplement en apparence, à nous interroger sur la nature du ou des dangers que recèlent les lieux.
Dans une première lecture, on entend un rappel prosaïque du danger, ancien et caduque, rappelé par le panneau aux lettres rouges, qui pesait sur les occupants lorsque l'activité humaine battait son plein. La désaffection visible des lieux donne à ce message une certaine ironie. Le danger a depuis changé de visage. Le titre est alors un avertissement contre les dangers, réels, d'aller débusquer la beauté dans des lieux aussi improbables, abandonnés à leur sort fait de dégradations et de délabrements, dont les lierres, les tags et les débris sont autant de preuves. L’œil commence alors son exploration et la question du danger accompagne sa visite. Emprunterait-on le sas ensoleillé à ses risques et périls ? Que cache la nature embusquée derrière chaque ouverture ? A quel risque s’exposerait-on, à découvert, une fois le pont franchi ? L'évocation post industrielle prend alors un sens fictionnel qui convoque les décors des œuvres post-apocalyptiques actuelles (Blade Runner 2049, The Walking Dead…). La mélancolie née du souvenir d’un monde passé fait tout autant battre le cœur que la peur des risques incertains qu’on prend en arpentant les lieux.
La puissance de l'évocation réside dans le choix d'un cadrage large sur un mur presque nu, centré sur une ouverture dont les lignes resserrées brisent la symétrie et ouvrent l'imaginaire. Le regard est conduit par les lignes de fuite au sol, puis le pont, vers l'extérieur. La palette des couleurs garde un spectre étroit : bruns et rouille, gris et noirs... Seule la lumière provoque un fort contraste, atténué par une translucidité sale qui transforme une lueur naturelle en halo artificiel. Ce contraste est le guide de l'œil, il l'entraîne vers la sortie, qui paradoxalement est aussi le cœur de l'image. Mais ce cœur ne révèle rien d’autre que le mystère.
Par ces choix réfléchis, Delphine parvient à véhiculer l’idée du désir qui l’a animée lors de son périple. Celui de s'aventurer toujours un peu plus loin, quel que soit le danger (?), pour provoquer des découvertes riches en perspectives autant qu’en émotion. L’ambivalence du risque : se perdre corps et âme dans une expérience sensorielle foncièrement humaine, est tout autant appréciée par son guide éclaireur (merci !). En toute objectivité…
Tout début du printemps 2018, dans une commune de l’Est de la France que certains codes m'empêchent de nommer, au cours d'une séance d'urbex très prolifique. Témoins des derniers désastres économiques de l’industrie d’une région déjà brisée, ce site composite a subi les dégradations hélas habituelles de ce genre de friches.
RépondreSupprimerPourtant la lumière de fin d'après-midi donne une texture particulière à la série (à parcourir sur ce blog!), témoignage de l'urgence et de l'avidité avec lesquelles l'artiste a parcouru les lieux et saisi chaque occasion d'en obtenir l'essence, extrait après extrait.
Delphine a choisi d’intituler son tableau « zone dangereuse ». Elle nous invite, simplement en apparence, à nous interroger sur la nature du ou des dangers que recèlent les lieux.
Dans une première lecture, on entend un rappel prosaïque du danger, ancien et caduque, rappelé par le panneau aux lettres rouges, qui pesait sur les occupants lorsque l'activité humaine battait son plein. La désaffection visible des lieux donne à ce message une certaine ironie.
Le danger a depuis changé de visage. Le titre est alors un avertissement contre les dangers, réels, d'aller débusquer la beauté dans des lieux aussi improbables, abandonnés à leur sort fait de dégradations et de délabrements, dont les lierres, les tags et les débris sont autant de preuves.
L’œil commence alors son exploration et la question du danger accompagne sa visite. Emprunterait-on le sas ensoleillé à ses risques et périls ? Que cache la nature embusquée derrière chaque ouverture ? A quel risque s’exposerait-on, à découvert, une fois le pont franchi ?
L'évocation post industrielle prend alors un sens fictionnel qui convoque les décors des œuvres post-apocalyptiques actuelles (Blade Runner 2049, The Walking Dead…). La mélancolie née du souvenir d’un monde passé fait tout autant battre le cœur que la peur des risques incertains qu’on prend en arpentant les lieux.
La puissance de l'évocation réside dans le choix d'un cadrage large sur un mur presque nu, centré sur une ouverture dont les lignes resserrées brisent la symétrie et ouvrent l'imaginaire. Le regard est conduit par les lignes de fuite au sol, puis le pont, vers l'extérieur.
La palette des couleurs garde un spectre étroit : bruns et rouille, gris et noirs... Seule la lumière provoque un fort contraste, atténué par une translucidité sale qui transforme une lueur naturelle en halo artificiel. Ce contraste est le guide de l'œil, il l'entraîne vers la sortie, qui paradoxalement est aussi le cœur de l'image. Mais ce cœur ne révèle rien d’autre que le mystère.
Par ces choix réfléchis, Delphine parvient à véhiculer l’idée du désir qui l’a animée lors de son périple. Celui de s'aventurer toujours un peu plus loin, quel que soit le danger (?), pour provoquer des découvertes riches en perspectives autant qu’en émotion. L’ambivalence du risque : se perdre corps et âme dans une expérience sensorielle foncièrement humaine, est tout autant appréciée par son guide éclaireur (merci !).
En toute objectivité…
Merci pour ce joli commentaire qui retranscrit bien ce que j'ai voulu communiquer par le biais des images... :-)
SupprimerYou're very welcome ^^
Supprimer😀 thank you for your you're very welcome !
RépondreSupprimer😁 you're very much more welcome.
RépondreSupprimerSo very thank you more for your you're very much more welcome ! 😛
SupprimerAnd you are over much very welcome of the return of the death 😝
RépondreSupprimerYou win!
Supprimer"Ne crains pas l'échec. Ce n'est pas l'échec, mais le manque d'ambition qui est un crime. Avec des objectifs élevés, l'échec peut être glorieux."
RépondreSupprimerBruce Lee
Quelle sagesse, grand scarabée!
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